
Ces dernières années, on ne peut pas dire que les férus de jeux de motos aient eu grand chose à se mettre sous la dent. En effet, si du côté des jeux de voitures, on ne compte même plus les licences apparaissant très régulièrement, le monde du deux-roues a toujours été, quant à lui, mis à l’écart par les développeurs. Et alors que beaucoup rêvent d’une suite à Tourist Trophy (sorte de Gran Turismo version bécane, datant de l’ère PlayStation 2), d’autres regrettent que les deux derniers essais de chez Monumental Games (à savoir Moto GP 09/10 et Moto GP 10/11) n’aient pas été plus concluants. Ce sont donc les développeurs italiens de chez Milestone (SBK, WRC 3…) qui ont décidé de tout reprendre à zéro, pour enfin redonner ses lettres de noblesse au jeu de moto. Alors, pari réussi ou non ?
La routine ? Non, la roue tourne !
Niveau gameplay, là encore, le travail réalisé par Milestone force le respect. Exit les sensations arcade des anciens opus, bonjour le côté simulation. Attention, toutefois. Le terme simulation est utilisé ici pour désigner un jeu de moto qui se veut plus ou moins réaliste. Ou en tout cas bien plus que les derniers Moto GP édités par Capcom, qu’on ne s’y trompe pas.Ce nouvel opus reste bien évidemment accessible au plus grand nombre, mais pas seulement. En effet, si par défaut les réglages du jeu sont effectués de sorte à ce que Mamie puisse s’amuser entre deux parties de Wii U, libre à vous de jouer comme bon vous semble. En clair, que ce soit l’aide au pilotage, l’aide au freinage, les pénalités, la trajectoire apparente, les dégâts physiques, les soucis mécaniques, ou encore le comportement de la moto, tout est paramétrable à volonté. Autant dire qu’en quelques secondes passées dans le menu Options, vous pouvez passer du jeu arcade pur au jeu de moto exigeant, demandant du doigté et de l’apprentissage.Et ça, il va en falloir à beaucoup d’entre vous avant d’espérer dompter la bête en mode Réaliste (dernier palier de difficulté, juste au-dessus du mode Difficile). D’autant qu’aucun didacticiel ou autre permis ne vous permettra de vous faire la main. Vous apprendrez sur le tas, via les toutes premières courses du mode Carrière, les Wild Card (qui font office d’introduction avant de signer avec votre première écurie). Cela dit, le coup vient vite et pour peu que l’on soit habitué aux jeux de course (de motos, notamment), la maniabilité du titre ne devrait vous poser aucun souci particulier.
Quoiqu’il en soit, comme nous le disions en préambule, les sensations sont bel et bien là, et c’est tout ce qui compte. Passer d’une course de Moto3 (250cc) à une course de MotoGP (1000cc) ne se fera pas sans heurts, surtout si vous pensiez que les deux cylindrées se conduisaient de la même manière. Un passage chez les Moto2 (600cc) vous aiguillera sur les choses à faire et à ne pas faire avant d’aller titiller la catégorie reine.
Si les animations des pilotes et des motos frôlent la perfection, il reste malheureusement un détail qui a attiré notre attention, et ce, dans le mauvais sens du terme. En effet, si le fait de voir les pilotes mécontents brandir le poing en l’air est assez drôle (ils n’aiment pas trop se faire bousculer, allez savoir pourquoi), et si les animations de chutes (et de « quasi-chutes ») sont très crédibles, il faut bien avouer qu’une ombre demeure au tableau final : les accidents. Très réalistes en
apparence, ils s’avèrent être finalement frustrants lorsque l’on s’aperçoit que notre corps (ainsi que notre bolide) est totalement transparent une fois à terre. Autrement dit, absolument tous les autres pilotes vous passeront au travers sans le moindre souci et ne trébucheront en aucun cas sur la carcasse de votre moto gisant en plein milieu du circuit.
Le pilote passe encore, car dans le cas contraire il faut bien avouer que vous seriez mort et cela mettrait fin à la course en cours, ainsi qu’aux suivantes (à moins que vous ne reveniez à la vie entre deux). Mais pour ce qui est de la moto, force est de constater que le choix pris par Milestone est, pardonnez-nous l’expression, déroutant.
Terminons la partie concernant les points négatifs avec une semi-surprise concernant la météo. En effet, celle-ci remplit plutôt bien son rôle, à savoir donner une ambiance propre à chaque Grand Prix, et ce, visuellement et physiquement. Et c’est là que le bat blesse. Car si sur la forme, la pluie ou encore les pistes humides sont bel et bien là, les sensations de rigueur sont, quant à elles, absentes. Ne comptez donc pas chuter plus fréquemment que sur une piste ensoleillée. Dès lors que vous avez chaussé les bons pneus, les sensations éprouvées seront strictement les mêmes que pour n’importe quelle autre météo.
A noter également que la météo dite « dynamique » n’est pas vraiment au point non plus. Si quelques gouttes d’eau viendront parfois faire leur apparition en pleine course, nous n’avons assisté à aucun changement brutal qui aurait pu nous pousser à rentrer aux stands en catastrophe afin de changer nos pneumatiques. Dommage.

Un seul regret concernant cette vue, cela dit. En effet, elle n’est pas disponible en mode Écran Partagé. Et oui car le multijoueur local fait son grand retour dans ce MotoGP 13, mais nous y reviendrons.
Pour terminer sur le gameplay, il est utile de noter que plusieurs détails sont appréciables. Comme notamment la fonction Rewind. Cette feature à réserver soit aux néophytes, soit aux pilotes maladroits, vous permet comme son nom l’indique de rembobiner l’action à tout moment. Une sorte de seconde chance, si vous préférez. Une véritable aubaine pour certains, une hérésie pour d’autres, nous vous laissons le choix de l’activer ou non via le menu Options.Autre détail sympathique : le mode Photo. En effet, quoi de plus gratifiant que de prendre un cliché de son bolide en pleine action (ou en plein accident, pourquoi pas), pour ensuite l’exporter sur le menu XMB de sa PlayStation 3, ou le disque dur de sa Xbox 360.
Le mode Grand Prix propose quant à lui un week-end de course complet (essais, qualifications, course) mais vous laissera le choix, cette fois-ci, des différentes variables (pilote, circuit, météo, aides etc…).Les modes multijoueur ne sont pas en reste avec notamment le mode Online, très peu peuplé pour l’instant, qui vous permettra d’effectuer des courses à 16 joueurs. Mais c’est sans conteste le mode Écran Partagé que les joueurs du monde entier attendaient avec impatience. Et si, comme lors des courses en ligne, nous ne pouvons « que » y effectuer des courses simples et rien d’autre, il faut bien avouer que c’est toujours aussi fun de courir contre un adversaire que l’on connaît « pour de vrai » (sans oublier qu’on peut lui glisser quelques coups de coude durant la course, histoire de le déstabiliser). On regrettera que le nombre de pilotes sur la piste ait été diminué à 6, mais qu’importe. On s’amuse comme des
petits fous et c’est bien là le plus important. A noter que si vous possédez deux manettes, vous pourrez également jouer sans aucun problème au mode Écran Partagé de la version PC. Ça c’est une grande nouvelle !
Enfin, sachez que le mode Mon GP vous permettra, au travers d’une galerie, de jeter un œil (ou deux) aux petits bonus que vous avez débloqué grâce à l’XP accumulée (dans le mode Carrière mais également dans tous les autres). Des images aux vidéos insolites, en passant par de nouveaux bolides et casques, le jeu regorge de petites choses que l’on meurt d’envie de déverrouiller.
Vocalement, le constat est très correct, sans être transcendant. En effet, c’est Patrick Bethune (doubleur officiel de Kiefer Sutherland, dans 24 heures chrono notamment) qui nous aiguille dans les différents menus du jeu. Cela étant dit, passées les premières heures de jeu, vous ne l’entendrez plus jamais. Dommage. De même, en ce qui concerne les commentaires d’avant et d’après-course, c’est Laurent Corric, spécialiste de la discipline, qui s’y colle. Malheureusement pour certains, et heureusement pour d’autres, il ne fera aucune autre intervention dans le jeu.
17 / 20
Vous l’aurez sans doute compris à la lecture de ce test, MotoGP 13 a quasiment tout pour lui. Graphiquement très correct, il brille surtout par un gameplay travaillé, pouvant plaire à la fois aux puristes et aux débutants. Son mode Carrière prenant, son mode Online sympathique, ainsi que son mode Écran Partagé finissent le boulot. Aidé par un manque de concurrence flagrant, et par un prix de vente très abordable, il ne fait aucun doute que le nouveau bébé de Milestone devrait se trouver une place de choix dans votre ludothèque. Espérons que le studio italien ne se repose pas sur ses lauriers et nous propose un suivi permanent, en attendant une suite encore plus aboutie.
Vous pouvez à présent visionner mon test vidéo mettant en lumière les principaux points que vous venez de lire. Et si cela ne vous suffit toujours pas, retrouvez juste en-dessous mon interview à Andrea Simone Basilio, le Lead Designer de MotoGP 13. Le jeune homme italien a eu la gentillesse de bien vouloir répondre à quelques unes de mes questions, je tenais donc à vous faire partager cet entretien.
AB : Tout à fait, oui. Nous avons mis un point d’honneur à faire en sorte que les joueurs, qui aiment les courses de moto, soient dans leur élément. C’est également pour cela que nous avons incorporé les commentaires audio, ainsi que des vidéos montrant les villes (dans lesquelles se trouvent les circuits, ndlr) avant chaque course, histoire de renforcer encore le côté « show télévisé ». Nous sommes fiers de vous proposer le contenu du championnat actuel, mais étant donné qu’il a débuté il y a à déjà 2 mois, je peux vous assurer que c’était une véritable course contre-la-montre. Nous l’avons vu, nous l’avons testé, le mode multijoueur en écran splitté est de la partie. Qu’est-ce qui vous a poussé à incorporer cette fonctionnalité ? AB : Les joueurs, tout simplement. C’est sûrement la chose qu’on nous a le plus demandé ces derniers mois. Il est vrai que ça sonnait comme une évidence et on espère que cela vous plaira. On ne comprend d’ailleurs pas pourquoi les anciens développeurs ne l’incorporaient que très rarement. A croire que les joueurs d’aujourd’hui n’ont que des amis virtuels, sur Facebook ou Twitter (rires). Peut-être que finalement peu de gens s’intéresseront à ce mode, ce sera à vous de nous le dire.
Terminons sur un sujet épineux. C’est devenu une mode à laquelle on n’échappe plus, pouvez-vous nous dire si des DLC seront ajoutés au jeu par la suite ?
AB : (Gêné) Écoutez, tout ce que je peux vous dire c’est que nous continuons à travailler sur Moto GP 13, car nous voulons offrir aux joueurs une expérience optimale, que ce soit par le biais de patchs ou autres mises à jour. Du contenu sera certainement ajouté dans le courant de l’année, mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment. En tous les cas, soyez assurés que nous avons réellement beaucoup d’idées en tête, et si nous ne pouvons pas les concrétiser dans les prochains mois, ce sera pour le prochain opus. J’ai vraiment hâte (rires) !