Incarner une sorte d’oiseau photovoltaïque géant, cela peut s’avérer grisant. Enfin je crois… Quoiqu’on en pense, c’est ce que propose Race The Sun, le nouveau jeu indépendant des américains de chez Flippfly. Disponible le 22 octobre 2014 en cross-buy (et cross-save) contre la somme de 8,99 € sur PS3, PS Vita et PS4, c’est sur cette dernière que ce test sera basé. Je remercie par ailleurs les développeurs pour m’avoir fourni le jeu avec quelques jours d’avance.
Race The Sun, en plus d’être un jeu de mot (« Race » implique la notion de course, de rapidité, tandis qu’on traduira Raise The Sun par « Élever le Soleil »), c’est aussi et surtout un concept. Le titre fait en effet partie de ces « petits » jeux basés sur une seule et unique chose : le scoring. Comprenez par là que vous recommencerez un nombre incalculable de fois les mêmes sempiternels niveaux. Enfin presque. Oui car Race The Sun a ceci d’original qu’il est en quelque sorte remis à zéro quotidiennement. Concrètement, toutes les 24 heures, le monde dans lequel vous aviez évolué toute la journée (jusqu’à ne plus pouvoir cligner des yeux tant vous aviez appris les patterns du décor par coeur) sera entièrement chamboulé.
Cela dit, notez tout de même que l’ambiance visuelle ainsi que l’ambiance sonore resteront, elles, quasiment identiques à ce à quoi vous aviez eu droit jusqu’ici. Et puisque je n’ai pas encore abordé le gameplay du jeu en lui-même, parlons-en, voulez-vous ? Dans Race The Sun, comme précisé en introduction, vous êtes un hybride que l’on pourrait assimiler à un mix entre un oiseau d’acier et la Machine Volante de Léonard De Vinci. Ce « vaisseau » avance tout seul. Nul besoin, donc, d’accélérer ou de freiner, le jeu gère ça à la perfection. Votre rôle consistera donc à « seulement » tourner à gauche, à droite, à éviter de vous écraser lamentablement contre le décor, ou encore à ramasser des items. Le premier d’entre eux s’appelle le Tri. Abréviation de « triangle », vous l’aurez compris, cette forme bleutée servira surtout à faire monter votre multiplicateur de score. Score qui, de base, grimpe automatiquement dès le niveau lancé. Vous serez donc amenés à amasser pas mal de points, même si vous ne faites pas grand chose dans le niveau parcouru. Bien évidemment, il reste conseillé d’essayer de se dépasser, surtout quand le jeu prône les classements journaliers en ligne. Vous ne voudriez pas vous faire humilier par l’un de vos amis du PSN, tout de même ?
Pour continuer sur les items, vous débloquerez également au fil du jeu la capacité de sauter (via des traînées vertes à ramasser sur le sol), ou encore de prolonger la durée de vie du Soleil (via des traînées jaunes, cette fois). Oui car si le jeu se nomme Race The Sun, vous vous en doutez, c’est que l’astre céleste a forcément quelque chose à voir là-dedans. Le jeu se base en effet sur un principe plutôt insolite. Votre ultime but sera d’aller le plus loin possible dans le jeu (scoring un jour, scoring toujours), et ce, avant que le soleil se couche. D’où l’intérêt de ramasser divers bonus aidant à se frayer un chemin plus rapidement (et plus facilement) à travers les horribles zones du jeu. Comprenez par là que dans le genre die and retry, Race The Sun fait des heures supp’. Car si la première zone est toujours d’une simplicité déconcertante, c’est bien évidemment pour mieux vous achever sitôt les zones suivantes atteintes. Entre des cubes géants qui changent de place au moment où vous les frôlez, manquant de vous écraser, et des ombres vous faisant mourir en quelques secondes (puisque votre énergie est liée à la lueur solaire), on finit par se dire que les développeurs de chez Flippfly sont de vrais sadiques.
Pour autant, et malgré la relative frustration que provoque le jeu à chacune de nos sessions, difficile de lâcher la manette. Cela tient sans doute à l’aspect gratifiant du jeu. Oui car figurez-vous que Race The Sun fonctionne avec un système d’XP. Certes, on croirait cette feature tout droit sortie d’un jeu smartphone, mais l’essentiel est là. Race The Sun vous impose 3 tâches d’emblée. Cumuler tant de mètres dans les airs, ou encore finir 4 zones sans collision en sont des exemples parlants. Une fois ces tâches accomplies, votre jauge d’XP monte pour vous faire passer aux niveaux suivants, mais surtout, de nouvelles tâches font leur apparition. De plus en plus ardues, celles-ci font réellement partie intégrante du jeu et vous demanderont autant de doigté que le maniement du vaisseau en lui-même. Mais à quoi peut bien servir l’XP dans tout ça ? Eh bien, c’est tout simple, ma p’tite dame ! Le fait de monter en niveaux vous accordera en effet l’accès à la boutique d’upgrades. Un aimant qui ramasse les Tris à longue distance, une batterie qui vous fait survivre plus longtemps dans les ombres, ou encore la capacité de sauter deux fois de suite sont autant d’exemples prouvant la relative richesse du gameplay de Race The Sun.
Ajoutez à cela la possibilité de passer à travers des portails spatio-temporels en plein milieu d’un niveau (vous permettant, en cas de réussite, de « zapper » tout bonnement une zone toute entière afin de passer à la suivante), et vous aurez alors un échantillon des capacités proposées par ce nouvel OVNI vidéo-ludique. Nouveau ? Pas tant que ça, me direz-vous ! Les plus observateurs d’entre vous l’auront remarqué, Race The Sun est à la base un jeu PC sorti il y a maintenant un an. Proposé tantôt gratuitement, tantôt à moins de 5 €, force est de constater que le pari de le sortir sur consoles reste, par conséquent, risqué.
Bénéficiant en effet d’une replay-value assez élevée (le monde proposé est mis à jour quotidiennement, comme précisé plus haut) pour peu que l’on adhère au concept, Race The Sun ne plaira pas pour autant à tout le monde, et ce pour des raisons évidentes. La première est sans aucun doute possible sa pauvreté visuelle. Car si l’ambiance est bonne, et en osmose totale avec le concept, ne nous voilons pas la face. Les décors sont en effet désespérément creux (j’aurais bien dit vides mais ce serait tout bonnement un cauchemar de parcourir le jeu s’ils étaient plus remplis). A cela s’ajoute également une teinte générale grisâtre des plus moches. Néanmoins, certains préféreront la qualifier de futuriste. Question de point de vue, dirons-nous. Quant à la bande-son, il eut été clairement préférable de la faire varier un peu plus tout au long de « l’aventure ». Pas que les bruitages soient mauvais. La musique non plus d’ailleurs. Disons juste que d’entendre cette dernière une bonne centaine de fois par session finira par nous rendre quelque peu irritable.
Race The Sun n’est donc pas un jeu à mettre entre toutes les mains. Facilement accessible lors des premières minutes, le soft saura vite vous prouver qu’il n’est pas le genre de jeu à prendre à la rigolade. Amateurs de scoring et autres die and retry seront donc aux anges. Pourtant, son manque de diversité, qu’elle soit visuelle ou sonore, pourra faire tiquer plus d’un joueur. Bénéficiant d’une ambiance qui lui est propre, Race The Sun inspire clairement la froideur. Un peu trop, peut-être. Attrayant de par son système d’XP et par conséquent ses upgrades et bonus progressifs, le jeu saura tout de même vous tenir en haleine très longtemps pour peu que vous soyez enclin à recommencer sempiternellement les mêmes niveaux (ou presque). En effet, le studio Flippfly mettant à jour quotidiennement les zones parcourues, voilà qui devrait vous occuper tout l’hiver. Reste à savoir si, à vos yeux, le soft mérite les 8,99 € demandés.
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