Après Un Jour sur Terre en octobre 2007, Félins en février 2012, puis Chimpanzés en février 2013, voici que le label Disneynature engage pour la quatrième fois le réalisateur britannique Alastair Fothergill. Le public français découvrira en effet le 5 novembre prochain, dans les salles, le bien-nommé Grizzly.
Si vous êtes, tout comme moi, un fervent défenseur de la faune et de la flore peuplant notre planète, vous connaissez sans doute déjà monsieur Fothergill. L’homme en question, ancien directeur de la chaîne BBC Nature dans les années 1990, est en effet le metteur en scène des chefs d’oeuvre que sont notamment La Planète Bleue, ou encore Planète Terre (un coffret blu-ray que je suis ravi d’avoir dans ma collection). Il semblait donc tout naturel de faire appel à lui dans le cadre du documentaire qui nous intéresse aujourd’hui. Je me permets d’employer le terme documentaire, et ce afin d’éviter tout amalgame. En effet, si vous vous attendiez à un déluge d’effets spéciaux, voire à une projection 3D, c’est loupé. Grizzly nous emmène a contrario faire un voyage tout ce qu’il y a de plus réel.
Nous voici donc en plein milieu de l’Alaska. Au coeur du Parc National de Katmai (monument historique national depuis 1918), pour être précis. Un lieu tout à fait sublime dans lequel nous suivrons durant 78 courtes minutes (documentaire oblige) une famille d’ours grizzly des plus attachantes. Le film nous conte en effet les aventures (et mésaventures) de Sky, la maman, et de ses deux oursons : Amber, la fille, et Scout, le garçon. Détail qui a son importance, seule la première année de vie des enfants nous sera montrée. Vous le savez sans doute, celle-ci est la plus difficile à vivre pour des oursons. Trouver à manger, suivre la cadence de marche de la mère, mais aussi et surtout survivre. Voilà des défis que tous les ours ne sont pas capables de relever durant ces 12 premiers mois.
Le but ultime de Sky sera, vous l’aurez compris, de trouver suffisamment de nourriture pour emmagasiner la graisse nécessaire à l’hivernation de la petite famille. Qu’on se le dise, nous ne parlons pas ici d’hibernation. Faire des réserves servira surtout à la maman à continuer de produire du lait pour les petits. Quand on sait que, durant la gestation, Sky mangeait jusqu’à 45 Kg de poisson, et ce, quotidiennement, on imagine sans mal l’ampleur du challenge à relever, maintenant que les oursons sont nés. Car si la maman ours est d’une corpulence impressionnante, on apprendra bien vite dans Grizzly qu’elle est loin d’être en position de force pour autant. C’est bien simple, tout le monde veut se faire un sandwich aux 2 oursons.
Du loup gris, à la fois fourbe et rapide, aux ours mâles affamés, en passant par Mère Nature qui ne manquera pas de rendre la survie de la famille extrêmement difficile. On en viendrait presque à ressentir un sentiment d’oppression jusqu’à la fin du film, tant les côtés positifs de cette première année semblent infimes. Mention spéciale pour Chinook, le mâle banni de la contrée, devenu agressif (en plus d’être affamé) et me faisant clairement penser au lion Scar dans une autre production Disney que vous aurez tous reconnu. Sans parler de Magnus, le mâle dominant pesant plus de 500 Kg et qu’on croirait tout droit sorti d’une salle de musculation.
Grizzly arrive donc tour à tour à nous faire peur, mais également à nous faire voyager, et ce, de fort belle manière. Comprenez par là que, visuellement, les images qui nous sont proposées sont juste ahurissantes. Que ce soit lors de duels, de courses-poursuites, ou encore de pêche au saumon, les instants capturés par les équipes techniques ont de quoi vous dépayser en un rien de temps. On s’y croirait. Tantôt enneigés, tantôt emplis de couleurs printanières, les recoins de cette réserve alaskaine ne cessent de nous enchanter.
En ce qui concerne le niveau sonore, là encore, je me dois de tirer mon chapeau à l’équipe d’Alastair Fothergill et Keith Scholey. Les prises de son sont tellement pures, tellement représentatives du coeur de l’action. Ce ne fût donc pas une surprise d’apprendre, durant le générique de fin, que toutes les scènes avaient été tournées à à peine quelques mètres des animaux. Une prouesse en soi, qui n’a pourtant présenté aucun risque. En effet, comme l’équipe du film l’a précisé récemment, les ours du Parc National de Katmai n’ont absolument pas peur des Hommes. Il a donc été « facile » de se balader parmi les stars du film, voire même de manger sur leur territoire. Pour autant, et c’est sûrement la statistique la plus impressionnante concernant ce film, l’équipe technique a dû vivre deux années entières sur place (parmi les ours) pour pouvoir réaliser ces 78 minutes.
Enfin, sachez que la narration prend, elle aussi, une grande place dans Grizzly. Vous vous en doutez, un documentaire de cette classe se doit d’être « raconté » de manière captivante, naturelle même. Le choix de la voix utilisée se doit donc d’être millimétré. Fort heureusement pour nous, ce n’est pas Marion Cotillard qui s’y colle. Et si dans la version originale (sortie il y a 6 mois aux États-Unis, mine de rien) c’est monsieur John C. Reilly (acteur dans Ricky Bobby Roi du Circuit, The Dictator, Frangins Malgré Eux…) qui fait office de voix-off, la production française a quant à elle fait appel à Féodor Atkine.
L’acteur franco-polono-russe m’avait pour ma part marqué pour son doublage d’Arlington Steward dans The Box (de Richard Kelly, 2009). J’ai donc été ravi de l’entendre tout au long de ce documentaire poilu. Loin d’être envahissante, sa voix sait se faire toute petite quand cela s’avère nécessaire. Le ton est juste et je n’ai aucun défaut à signaler à ce niveau-là. Seul bémol : le mixage sonore français du film met en avant les musiques (parfois très mal choisies et irritantes, notamment pendant la scène de l’avalanche), ainsi que les bruitages. Malheureusement, la voix du narrateur n’a, semble-t-il, pas bénéficié du même traitement. Son volume étant assez bas, j’ai été plusieurs fois gêné par ce manque de « pêche ».
Je me ferai donc un plaisir de me procurer Grizzly en blu-ray à sa sortie. A la fois pour booster ce son via mon home-cinema (et pour vérifier si les pistes surround sont malheureusement aussi transparentes qu’en salles). Mais également pour profiter de ces splendides images dans une qualité nettement supérieure à ce qui nous est proposé au cinéma. Sans parler des bonus qui devraient, à défaut d’être nombreux (sans vouloir jouer les mauvaises langues), se montrer tout à fait passionnants. En attendant, je ne saurais que trop vous conseiller d’aller voir ce nouveau documentaire signé Disneynature, et ce, que vous soyez seul, en couple, ou en famille. Il vous sera alors bien difficile de ne pas craquer pour les 3 protagonistes au poil marron que sont Sky, Amber et Scout. Loin d’être une oeuvre aseptisée, Grizzly tend à montrer de quoi sont vraiment faits les premiers mois de la vie d’un ours. Un film captivant, donc, à voir et à revoir.
C’est mignon et émouvant, tu a choisi de belle photo, ça me donne envie d’aller me voir.
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Oui très mignon, je pense que ça pourrait facilement te faire craquer 🙂
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