Étant né à la fin des années 80, je dois dire que je me souviens encore très bien de ces livres que me lisait ma maman. Des livres qui avaient pour héros un ours aussi mignon que casse-cou. Petit Ours Brun, dites-vous ? Oui, aussi. Mais ce n’est pas lui qui nous intéresse aujourd’hui. Sortez les parapluies, couvrez-vous, et suivez-moi.
Je me suis souvent demandé ce qui avait donné naissance à l’amour que je porte pour la ville de Londres. Paddington en est peut-être l’une des raisons. Car c’est en effet au coeur même de la City que se déroule l’intrigue du film, tout comme c’était le cas dans les versions papier. Mais revenons un peu aux origines de tout cela, voulez-vous ? Paddington, donc, puisque c’est son nom, est un ourson issu de la famille des ours à lunettes (appellation due aux auréoles claires entourant naturellement leurs yeux). Il est le héros d’une trentaine de livres pour enfants créés par Michael Bond dès 1958. Ses histoires sont célèbres à travers le monde, mais c’est tout naturellement chez lui, à Londres, que ses (més)aventures ont toujours eu le plus de succès. Une statue de l’ours en question a même été érigée dans la gare de Paddington, gare qui, comme vous l’aurez deviné, donna son nom à notre héros poilu.
Il aura donc fallu patienter jusqu’au 3 décembre 2014 pour voir débarquer en salles l’une des adaptations cinéma les plus attendues de tous les temps. Ayant eu la chance de voir le film avec quelques jours d’avance, je tenais à partager avec vous mes impressions concernant cette sortie « Jeunesse » à l’approche des fêtes.
Avant toute chose, je tiens à préciser ici que la séance n’était disponible qu’en français. Je ne pourrai donc pas vous donner mon avis sur le doublage original de l’ours par Ben Whishaw (Zero Theorem, Teenage…). En revanche, je peux sans aucun problème vous dire que le doublage français, assuré par le jeune académicien Guillaume Galienne (Yves Saint-Laurent, Astérix & Obélix : Au Service de Sa Majesté…), est tout simplement excellent. Au poil, même ! Rien à signaler du côté des autres VF, si ce n’est qu’elles font le boulot de bien belle manière.
Côté intrigue, le film commence par le commencement. Bien vu, Sherlock, serez-vous tentés de me jeter à la figure. Mais n’oubliez pas que cette théorie ne sonne pas toujours comme une évidence dans le Cinéma. A plus forte raison lorsque l’on parle d’adaptation papier > grand écran. Toujours est-il que le scénario nous emmènera aux quatre coins de Londres mais également au Pérou (même si dans la réalité, le tournage des premières scènes du film a été effectué au Costa Rica). Le plus gros du film se déroule, bien évidemment, dans la capitale anglaise, et ce n’est pas pour nous déplaire. Dès les premières minutes du long-métrage, Paddington se voit donc obligé de fuir son habitat naturel, ainsi que son oncle et sa tante (doublée par Marion Game, l’inénarrable Huguette de Scènes de Ménage) qui veillaient sur lui depuis la petite enfance. Coiffé d’un chapeau rougeâtre assez usé (lequel contient un sandwich « de secours » à la marmelade) et d’une étiquette autour du cou (« S’il vous plaît, prenez soin de cet ours. Merci. »), notre héros poilu va donc se faire recueillir par la famille Brown. S’en suivront des péripéties toutes plus insolites les unes que les autres, et ce jusqu’à ce que le grand méchant de l’histoire s’en mêle.
Ou devrais-je plutôt dire la grande méchante ? Oui car la plus grande menace du film s’appelle Millicent, la redoutable taxidermiste blonde (personnage totalement inventé pour l’occasion et n’apparaissant dans aucun album Paddington signé Michael Bond). Dès lors, qui d’autre que Nicole Kidman aurait pu endosser ce rôle ? On me souffle le nom de Glenn Close dans mon oreillette… En effet. Quoiqu’il en soit, l’ex-madame Tom Cruise incarne à merveille cette horrible bonne femme à la recherche d’animaux vivants à empailler (vous noterez, tout de même, le vice du personnage). Sachez enfin que cette sorcière des temps modernes (qui vous fera irrémédiablement penser à la méchante du film Beethoven) est aidée dans sa tâche par le voisin des Brown, monsieur Curry. Ce dernier est interprété par Peter Capaldi (le docteur, dans la saison 8 de Doctor Who). Un vrai régal !
Vous l’aurez compris, nous sommes ici face à une comédie familiale tout ce qu’il y a de plus bon enfant, avec son lot de fous rires, de pleurs, mais également de scènes très cucul la praline. C’est probablement le seul reproche que je puisse faire à Paddington, bien que cela n’en soit pas réellement un. En effet, partons du principe que le film est avant tout destiné aux plus jeunes, je ne dénigrerai donc pas cette adaptation sous prétexte qu’elle remplit « trop bien » son rôle. Cependant vous êtes prévenus. Ayant pour ma part assisté à cette séance avec madame, je ne saurais que trop vous conseiller d’y emmener vos enfants, si tant est que cette histoire leur parle.
Côté technique, l’animation de l’ours est une véritable prouesse technique et s’imbrique parfaitement avec les décors du film, qui eux, vous vous en doutez, sont bien réels. Sans parler des acteurs qui, eux aussi, donnent clairement l’impression de donner la réplique à un petit-être poilu. Mention spéciale pour Sally Hawkins (Godzilla, Blue Jasmine…) qui a l’air de se sentir ici comme un poisson dans l’eau. Enfin, sachez que la bande-son du film finira de vous convaincre, tant les musiques paraissent appropriées à chaque situation. Celles-ci sont signées, avec brio, par le compositeur Nick Urata.
A la fois metteur et scène et scénariste sur ce projet, le réalisateur britannique Paul King signe donc ici une bien belle adaptation des oeuvres papier de l’ours Paddington. Destiné avant tout au jeune public, nul doute que vous succomberez aux charmes de cet ours à lunettes en même temps que vos progénitures. Visibles en salles françaises dès le mercredi 3 décembre 2014, n’attendez pas Noël pour vous faire une idée du film par vous-même. J’ai pour ma part clairement apprécié l’ensemble. Bien que parfois trop enfantin, il est vrai, Paddington réussit à nous émerveiller de par son ambiance, son intrigue gentillette, ainsi que son humour, basé en grande partie sur la relative crédulité de l’ourson. A voir et à revoir, en famille donc.