Un chevalier moderne qui fait régner la justice, sans jamais verser de sang. Telles sont les paroles sur lesquelles se termine l’extraordinaire (et terriblement entêtant) générique de Zorro, la nouvelle mini-série française dont les derniers épisodes viennent tout juste de débarquer. Une itération 2024 que (presque) personne n’attendait, mais qui risque pourtant de faire jaser plus que de raison. Explications.

Disponible exclusivement sur Paramount+ à l’heure où j’écris ces lignes (puis retransmis sur France 2 d’ici à la fin 2024), le show TV qui nous intéresse aujourd’hui a été réalisé par Jean-Baptiste Saurel et Émilie Noblet, et scénarisé par le duo Noé Debré / Benjamin Charbit. Mais vous l’aurez aisément constaté : l’oeuvre est interprétée cette fois par un Jean Dujardin que l’on ne présente plus. Le comédien français de 52 ans campe, bien entendu, le fameux Don Diego de la Vega (alias Zorro). Pour les plus jeunes d’entre vous, sachez qu’en termes d’identité secrète / de dédoublement de personnalité, on est ici sur un équivalent à Clark Kent, Peter Parker ou encore… Palpatine (parce que pourquoi pas ?).

La différence, c’est que Zorro n’a, lui, aucun super-pouvoir. C’est un homme lambda, pétri de bonnes intentions, mais qui manie toutefois à la perfection l’épée, le fouet, ainsi que l’équitation. Tornado (son étalon noir) est évidemment de la partie, tout comme l’inénarrable et toujours aussi bavard Bernardo, la sublime Gabriella, Alejandro, ou encore le cultissime Sergent Garcia. Tout ce petit monde est respectivement incarné à l’écran par les géniaux Salvatore Ficarra, Audrey Dana (Sous les jupes des filles), André Dussolier, et enfin Grégory Gadebois (Police, En attendant Bojangles).

Un casting 5 étoiles, donc, qui m’amène au point suivant : lors du visionnage du premier épisode (sur un total de 8, durant chacun une quarantaine de minutes), le spectateur a de quoi être décontenancé. À la fois par le jeu d’acteur, mais surtout par l’écriture du programme. En effet, si ces deux aspects sont tout bonnement excellents, ils n’en restent pas moins surprenants… Car, voyez-vous, cette version de Zorro est en réalité une série comique. Non, ce n’est pas une plaisanterie.

J’irai même plus loin en affirmant qu’elle a été pensée à la manière d’un OSS 117. Ça ne vous choquera donc pas si je vous dis que Dujardin y excelle en Don Diego / Renard masqué, aussi habile avec un sabre qu’avec sa répartie. Le Sergent Garcia n’est d’ailleurs pas en reste, et c’est finalement toute la fine équipe qui nous gratifie de quelques punchlines bien senties (dont certaines sont d’ailleurs directement tirées des films d’Hazanavicius).

On enchaîne donc les épisodes avec une facilité déconcertante, au rythme de nos fous rires (et autres sourires en coin) face à cette intrigue en apparence rondement menée. Ou tout du moins… au début. En effet, si les 3 premiers chapitres sont une immense réussite, on a tendance à trouver le temps un tantinet plus long (voire à piquer du nez) devant les épisodes 4 et 5. Fort heureusement, le numéro 6 est l’un des meilleurs que l’on ait pu voir à la télévision ces dernières années, et ce toutes séries confondues. À dire vrai, c’est même le final rêvé pour le show français, tant tout y est en tous points parfait. Problème : ça ne s’arrête justement pas là !

En effet, et comme je vous le disais un peu plus haut, cette mini-série Zorro est divisée en 8. Hélas, les deux derniers épisodes sont, comme on s’y attendait après avoir assisté à la conclusion de l’intrigue dans l’antépénultième, absolument inutiles et dénués de tout divertissement. Pire, le show délaisse ici à 200% son ressort comique (pourtant si important jusque-là). Ajoutez à cela un scénario qui n’a plus ni queue ni tête, des personnages qui n’ont plus rien à raconter, un rythme à vous endormir un paresseux, et vous comprendrez aisément pourquoi la série aurait dû prendre fin à l’issue de l’épisode 6.

Un ressenti en demi-teinte, donc, puisque seuls les numéros 1, 2, 3 et 6 valent vraiment la peine d’être regardés. Pour l’heure, c’est une moitié dont on se contentera, et à plus forte raison grâce aux décors utilisés par la production. Qui, il faut bien l’avouer, sont de toute beauté (la série a été tournée dans le sud de l’Espagne). Sans oublier l’un des aspects les plus réussis ici : la musique. L’album des 25 compositions signées Julie Roué (HP) est d’ores et déjà disponible sur les plateformes de streaming habituelles (Apple Music, Spotify, Deezer, Amazon…). Une ode au voyage et à l’aventure, dont le générique, je vous le disais en préambule, vous restera en tête durant de longues semaines.

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