Citoyens, Citoyennes, l’heure est grave ! En effet, il y a quelques jours maintenant j’ai reçu le jeu vidéo Parcel Corps. Un projet indé irlandais dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises ces derniers mois, et que j’attendais pour ma part beaucoup. Oui car, voyez-vous, le bébé de Billy Goat Entertainment (Supermarket Shriek, Her Majesty’s Spiffing) est inspiré de deux jeux vidéo « arcade » légendaires : Crazy Taxi et Courier Crisis. Hélas… le résultat, vendu au tarif exorbitant de 35€, n’est absolument pas à la hauteur de ses illustres aînés. Explications.

Tout d’abord, commençons par le commencement : Parcel Corps est un titre qui vous met dans la peau d’un livreur (ou d’une livreuse) de colis, le tout à bicyclette et en monde ouvert. Un concept somme toute rigolo sur le papier, qui rappellera sans doute Paperboy aux plus anciens, mais qui prend en réalité beaucoup plus le chemin d’un Jet Set Radio (mais sans la jet-set, juste la radio). Hélas, dès les premières heures de jeu, ce qui pouvait passer pour un petit projet assez fun – au travers de ses différents trailers notamment – se transforme très rapidement en cauchemar pour tout fan de deux-roues qui se respecte (et pour qui que ce soit d’autre, finalement).

Oui, c’est bien le « QUOICOUBEH »…

Effectivement, à peine lancé, le projet développé sous Unity démarre très très mal. Parcel Corps (prononcer « Kor ») tourne en moyenne entre 25 et 60fps (oui !), mais en faisant sans cesse le yo-yo. Un framerate – et une optimisation – complètement à la ramasse donc, d’autant que c’est également la fête du clipping, omniprésent, et qui aura tôt fait de demander à votre petit-déjeuner de ressortir face à votre écran. Le souci, c’est que le rendu visuel global n’est même pas gourmand, au vu de sa pauvreté assez flagrante.

Comprenez-moi bien : la direction artistique, façon cartoon, n’est jamais un problème dans un jeu vidéo. D’ailleurs, dans le génialissime GOTY 2023 (j’ai nommé Bomb Rush Cyberfunk) on avait également droit à ce genre de proposition esthétique. Néanmoins, dans le jeu de Reptile Games cela fonctionnait sans aucun souci. Ici non, tout fait vraiment très cheap. Cela dit, vous me rétorquerez sans doute (et à raison) qu’un aspect graphique décevant peut néanmoins être contrebalancé par une expérience agréable manette en mains. Après tout on prend toujours autant de plaisir sur un No Fear Downhill Mountain Biking, et ce 25 ans après sa sortie. Nonobstant, le moins que l’on puisse dire… eh bien c’est que ce n’est absolument pas le cas ici.

Pourquoi proposer plusieurs parties en 2024 ?

Non, Parcel Corps n’est pas meilleur élève en classe de gameplay à proprement parler. On est même très proche du zéro pointé, tant le feeling général est extrêmement mou, le parkour hautement imprécis (un comble !), et tellement les contrôles (imposés) sont d’une rigidité à toute épreuve (serait-ce du titane ?). D’ailleurs, parlons-en. Car, quelle que soit la personne qui a décidé du mapping des touches (abracadabrantesque au possible), elle n’a forcément jamais touché à un jeu de glisse. Jugez plutôt : Croix pour pédaler, R2 pour freiner, Carré pour sauter, L1 pour les grinds… On croit parfois rêver tellement c’est insensé (et peu intuitif). Pour l’anecdote, même le Crazy Delivery de Yakuza 8 procure une meilleure expérience.

Alors bien entendu, après une telle déconvenue sur le plan visuel (comme au niveau des sensations), on se dit que les missions, elles, vont très probablement être un peu fun pour compenser (tout du moins… on l’espère fortement). LOUPÉ ! C’est même plutôt l’ennui absolu en vérité. La faute à un open-world terriblement inintéressant. De plus, et outre un humour plutôt réussi (il faut bien l’avouer), le cœur du jeu est, lui, systématiquement bousillé par ce sempiternel gameplay flottant (et ignoble manette en mains), ainsi que ce framerate vacillant des plus vomitifs. Dommage. Car le bougre n’est pas pour autant avare en contenu, loin s’en faut.

Bienvenue sous iOS 4 !

À vrai dire, Parcel Corps propose même une aventure qui dure 12 heures (nécessaires à la complétion des 8 zones, toutes remplies de quêtes). Problème : il s’avère que, dès l’introduction / le tutoriel du projet, on nous impose de choisir parmi 3 factions. Tout irait donc bien dans le meilleur des mondes… si cette décision n’était pas irréversible. En effet, le jeu ne propose qu’un seul slot de sauvegarde. Vous devrez donc recommencer votre progression à zéro si jamais il vous prenait l’envie de « changer » de crèmerie. Quel mauvais choix de game design, là encore ! Ce qui m’amène, hélas, au dernier (gros) défaut du jeu irlandais.

Vous l’aurez sans doute constaté un peu plus haut (voir screenshot) : ici le choix de joueur se veut, certes, inclusif… tout en étant malgré tout le plus exclusif possible. Il y a bel et bien 9 avatars disponibles; pourtant, si vous voulez jouer un personnage blanc… ce sera obligatoirement une femme, ou un hipster à barbe rousse le cas échéant. Les 7 autres sont TOUS racisés (dont 5 de couleur noire), et la seule livreuse asiatique est même handicapée, puisqu’on lui a carrément ôté une jambe (double combo sur l’échelle de Sweet Baby Inc.). Bref, je pense que vous avez compris à quel point j’ai été refroidi par ce Parcel Corps qui, en théorie, paraissait plutôt sympa. À l’arrivée c’est un colis complètement éclaté qui nous est livré… avec toutefois des musiques absolument géniales en fond sonore. C’est déjà ça…

Une réponse à « Parcel Corps : TEST du nouveau Crazy Taxi à vélo (PS5) »

  1. Perso le jeu me tentait pas de ouf, je l’ai découvert dans ta dernière vidéo mais là je dois dire que ton avis définitif et notamment la fin m’ont refroidi complètement. Merci encore pour ce test ! Hâte de voir les prochains 😁 salut Toc !

    J’aime

Répondre à Razowskette Annuler la réponse.

Tendances